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Pourquoi la souffrance ?
1Le sort de l’homme sur la terre |est celui d’un soldat
et ses jours sont semblables |à ceux d’un mercenaire.
2Il est comme un esclave |qui soupire après l’ombre7.2 C’est-à-dire le soir, qui apporte fraîcheur et repos après le travail du jour.
et comme un ouvrier |qui attend son salaire.
3J’ai reçu en partage |des mois de déception,
j’ai trouvé dans mon lot |des nuits de peine amère.
4Dès que je suis couché, je dis : |« Quand vais-je me lever ? »
Sitôt levé, je pense : |« Quand donc viendra le soir7.4 Sitôt levé … le soir : d’après l’ancienne version grecque ; le texte hébreu traditionnel a : le soir tarde à venir. ? »
Et, jusqu’au crépuscule, |je suis agité de douleurs.
5Mon corps est couvert de vermine |et de croûtes terreuses,
ma peau s’est crevassée, |partout, mes plaies suppurent.
6Mes jours se sont enfuis |plus rapides que la navette |d’un tisserand habile.
Ils tirent à leur fin |sans qu’il y ait d’espoir.

7Rappelle-toi, ô Dieu, |que ma vie n’est qu’un souffle
et que jamais mes yeux |ne reverront plus le bonheur.
8Oui, l’œil qui me regarde |ne pourra plus me voir,
tes yeux me chercheront |et j’aurai disparu.
9Tout comme une nuée |qui se dissipe et passe,
l’homme va dans la tombe7.9 Autre traduction : dans le séjour des morts. |pour n’en plus remonter.
10Il ne reviendra plus |dans sa maison
et sa demeure même |ne le reconnaît plus.
11C’est pourquoi je ne veux |plus réfréner ma langue,
je parlerai |dans ma détresse,
je me lamenterai |car mon cœur est amer.
12Suis-je donc une mer |ou un monstre marin
pour que tu établisses |contre moi, une garde7.12 Le monstre marin : image des puissances souvent hostiles à Dieu et pourtant domptées par le Seigneur (voir 3.8 et note). ?
13Si je me dis : |« Mon lit m’apaisera,
ma couche m’aidera |à porter ma douleur »,
14alors tu m’épouvantes |par d’affreux cauchemars
et tu me terrifies |par des visions nocturnes.
15J’aimerais mieux être étranglé,
la mort vaudrait bien mieux |que vivre dans ces os.
16Je suis plein de dégoût ! |Je ne durerai pas toujours.
Laisse-moi donc tranquille : |ma vie est si fragile.

17Qu’est-ce que l’homme, |pour que tu fasses |un si grand cas de lui,
et pour que tu lui prêtes |une telle attention,
18pour que tu l’examines |matin après matin,
et pour qu’à chaque instant |tu viennes l’éprouver ?
19Quand détourneras-tu |enfin tes yeux de moi ?
Ne lâcheras-tu pas |un instant ton étreinte, |ne fût-ce que le temps |d’avaler ma salive ?
20Et puis même si j’ai péché, |que t’ai-je fait, à toi, |censeur des hommes ?
Pourquoi donc m’as-tu pris pour cible ?
Suis-je devenu une charge7.20 D’après quelques manuscrits du texte hébreu traditionnel, une ancienne tradition de copistes et l’ancienne version grecque. La plupart des manuscrits du texte hébreu traditionnel ont : je suis devenu une charge pour moi-même. ?
21Pourquoi ne veux-tu pas |pardonner mon offense
et ne passes-tu pas |sur mon iniquité ?
Bientôt j’irai dormir |au sein de la poussière
et tu me chercheras, |mais je ne serai plus.